Auteur : Jean-Claude Milner
Année de publication : 2014
Genre : Politique, morale, Harry Potter, film, société
Maison d'édition : Sharon Kena
Résumé :
Roman d'éducation, saga au succès mondial, le récit potterien a pris deux formes, égales en dignité : les romans et les films. Les films, plus concis, facilitent l'analyse et permettent de tirer les leçons d'une oeuvre qui parle à la fois de politique et de morale. L'accent sera mis sur eux.
Voldemort illustre ce qui arrive quand un mage se laisse fasciner par ses propres pouvoirs. Confrontés au Maître des Ténèbres, les sorciers doivent s'interroger sur ce qui l'a rendu possible et sur les moyens d'empêcher le retour d'une telle épreuve. La réponse politique commence par l'état de droit, tel que la philosophie classique l'a conçu. La réponse morale s'inspire des Anciens : celui qui agit injustement se fait d'abord du mal à lui-même. Son âme se brise ; son corps devient bestial.
Le monde de la magie permet de comprendre la société capitaliste actuelle. Les références anciennes sont revivifiées par une interrogation moderne ; les sorciers ont des pouvoirs fondés sur un savoir des enchantements : quelle relation doit s'établir aujourd'hui entre savoirs et pouvoirs ? Quelle que soit la réponse, elle devra reposer sur un idéal incontournable : la tolérance.
Roman d'éducation, saga au succès mondial, le récit potterien a pris deux formes, égales en dignité : les romans et les films. Les films, plus concis, facilitent l'analyse et permettent de tirer les leçons d'une oeuvre qui parle à la fois de politique et de morale. L'accent sera mis sur eux.
Voldemort illustre ce qui arrive quand un mage se laisse fasciner par ses propres pouvoirs. Confrontés au Maître des Ténèbres, les sorciers doivent s'interroger sur ce qui l'a rendu possible et sur les moyens d'empêcher le retour d'une telle épreuve. La réponse politique commence par l'état de droit, tel que la philosophie classique l'a conçu. La réponse morale s'inspire des Anciens : celui qui agit injustement se fait d'abord du mal à lui-même. Son âme se brise ; son corps devient bestial.
Le monde de la magie permet de comprendre la société capitaliste actuelle. Les références anciennes sont revivifiées par une interrogation moderne ; les sorciers ont des pouvoirs fondés sur un savoir des enchantements : quelle relation doit s'établir aujourd'hui entre savoirs et pouvoirs ? Quelle que soit la réponse, elle devra reposer sur un idéal incontournable : la tolérance.
Mon avis :
Je tiens à remercier Babelio et et les Presses Universitaires de France (PUF) pour m'avoir permise de lire ce livre via l'opération masse critique.
Par où commencer ? Il va m'être difficile de critiquer ce livre dans la mesure où je ne suis pas très fan de politique... Mais grande fan de la saga Harry Potter, je ne pouvais passer à côté de ce livre, même si la politique et moi, nous ne sommes pas amies.
Commençons par le négatif. En premier lieu, je citerais la couverture : je suppose qu'il y a plusieurs raisons quant à ce choix (le Ministère de la magie qui représente l'Etat de droit chez les sorciers, etc.) – et même si en tant que Serpentard j'apprécie l'atmosphère et le vert dominant – je dois dire que je n'aurais pas choisi une image du cinquième film qui est pour moi l'un des moins fidèles aux romans (et puis aussi parce qu'il y a Ginny dessus, mais là c'est plus personnel, je ne peux pas la sentir). Et là j'en viens au deuxième point négatif que j'ai noté, le plus important : l'auteur ne se base que sur les films pour alimenter son livre. Je trouve ça vraiment dommage dans la mesure où les films sont déjà des interprétations de la source (à savoir les livres), que l'on ne fait ici qu'interpréter ce qui a déjà été interprété (en parti). Et puis c'est surtout que les livres sont tellement riches que les films ne peuvent les relater fidèlement. J'étais parfois en désaccord avec certains faits énoncés, comme quoi Harry était complètement indifférent à Dobby (alors que dans le livre, on voit qu'il lui cherche un cadeau pour le remercier de la branchiflore, etc.). *mode puriste on* On a même une scène inutile du film 6 qui est mentionnée (la scène où Harry se fait dragué par une serveuse), ce que je n'ai pas trop aimé *mode puriste off*. A part ça, je n'ai pas noté d'autres aspects négatifs, mis à part le côté un peu trop fermé : l'auteur exprime vraiment bien son avis mais j'ai parfois eu l'impression de me trouver devant un prof de français ou d'arts plastiques qui trouvait des choses auxquelles l'auteur n'avait pas pensé dans son œuvre. Pas que ça ne soit pas pertinent bien au contraire, mais j'ai parfois trouvé que c'était assez long (surtout quand on parlait d'autres choses avec un rapprochement lointain au récit potterien) et même parfois tiré par les cheveux/capillotracté.
Mais à part ça, j'ai bien aimé le livre. Je lui ai même parlé « ah bon ? Ah oui c'est vrai maintenant que tu le dis... ». L'auteur compare beaucoup la société des moldus et celle des sorciers, qui est ici jugée égalitaire : les sorciers ont les pouvoirs (qui ne s’acquièrent pas sans savoirs) magiques, et les moldus ont les pouvoir des mots. Dumbledore renvoie d'ailleurs à ce fait avec sa maxime « Les mots sont notre plus intarissable source de magie, capables à la fois d'infliger une blessure et de la guérir », et j'ai bien aimé l'analyse que l'auteur a fait de ce personnage, même si à mon sens il y aurait bien plus à dire (si on prenait les livres). Enfin voilà, j'ai beaucoup aimé l'analyse linguistique autour des mots. On voit que l'auteur a bien réfléchit autour de son sujet, il use d'arguments et de rapprochements pertinents qui vont nous faire réfléchir, que nous sommes fans des livres ou des films (ou des deux). Je peux citer par exemple l'absence de la Couronne, à laquelle je n'avais jamais prêté attention. J'ai aussi aimé le fait que l'auteur nous parle beaucoup de Snape (surtout Snape), de Dumby, de Voldy et parfois de Hagrid. J'ai trouvé la description qu'il a faite de Hagrid très juste.
Certains faits étaient déjà connus (comme la comparaison avec le nazisme) mais c'est aussi sympathique d'avoir un avis plus approfondi sur la question.
En résumé, j'ai bien aimé l'aspect du livre qui m'a fait réfléchir et découvrir des choses sur le « récit potterien », mais j'ai moins aimé le fait que ça soit basé sur les films et non les livres, ainsi que les passages assez longs (mais intéressants, je ne dis pas le contraire) moins basés sur Harry Potter. Mais je ne doute pas que les férus de politique y trouveront leur compte (moi j'ai un peu de mal avec ce domaine).
Ahah, j'avais demandé ce livre au MassCritique mais je n'ai pas eu la chance d'être sélectionner ^^. C'est vrai qu'il faut aimé ce genre de livre qui te mette face à un avis plutôt tranché de quelqu'un d'autre même s'il essaie de rester assez impartial.
RépondreSupprimerParler au livre ? Oui, c'est tout à fait moi dans ce genre de situation. J'ai aussi pris des notes un jour pour essayer de ne pas oublier une énième analyse ! Ca va loin xD
Je t'avoue que j'en lis beaucoup quand il s'agit de l’univers de Tolkien. J'en ai encore un dans ma PAL d'ailleurs xD. Même dans un style plus large : l'histoire. J'ai toujours préféré ce genre d'analyse au livre d'histoire pur et dur.
Relier Harry Potter et la politique? Je ne sais pas si J.K Rowling voulait vraiment faire une caricature de la société en l'écrivant, mais bon, pourquoi pas??
RépondreSupprimerC'est vrai que si l'auteur se base beaucoup plus sur les films que sur les livres, cela devait être beaucoup moins plaisant :\ Ah, toi aussi tu ne peux pas sentir Ginny ? Je me sens moins seule x)
RépondreSupprimerJe trouve assez original de nous faire plus découvrir Harry Potter du côté politique même si franchement je ne crois pas que j'aurai vraiment accroché pour ce genre de lecture ^^
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