mercredi 19 juin 2013

Bansenshûkai suivi de 100 poèmes Ninja

Titre original : 萬川集海 - Bansenshûkai
Traduction : Dix mille rivières se rassemblent dans la mer (équivalent de notre "les petits ruisseaux font les grandes rivières")
Titre français : Bansenshûkai suivi de 100 poèmes Ninjas
Auteur : Yasutake Fujibayashi, Ise Saburô Yoshimori
Traduit par : Axel Mauer
Année de création : 1676
Genre : Japon, Ninja, Histoire
Maison d'édition française : Albin Michel
Date de publication en France : 2013

Résumé :

Dans le Japon traditionnel, l'art de la guerre ainsi que les rapports sociaux étaient officiellement régis par le bushidô, le code d'honneur des samouraïs ; mais le bushidô avait un pendant plus secret : l'art du ninjutsu. Les ninja, experts en infiltration, renseignement, espionnage et contre-espionnage, s'ils n'étaient pas tenus par le bushidô, n'en possédaient pas moins des valeurs et une tradition qui les distinguaient des simples voleurs. Leur art, invisible autant qu'indispensable, se transmettait au sein d'écoles secrètes et se fondait sur quelques rares manuels écrits en langage codé. 

Le Bansenshûkai, rédigé par le maître ninja Fujibashi Yasutake en 1676, est le plus monumental et le plus révéré de ces recueils, aux côtés du Shôninki. Resté secret jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il traite en 10 cahiers des techniques d’espionnage, de la fabrication des explosifs, etc., mais aussi des principes éthiques et spirituels du ninjutsu dans ses deux premiers cahiers, qui sont traduits ici par Axel Mazuer, auquel on doit déjà la traduction du Shôninki. L’ouvrage est complété par un autre classique de la littérature ninja, les 100 poèmes de Yoshimori. Cette version commentée du Bansenshûkai, enfin disponible en français, intéressera autant les amateurs d'arts martiaux et de stratégie que les passionnés de culture japonaise.

Ma critique :

Merci aux éditions Albin Michel et à Babelio grâce à qui j’ai pu lire le « Bansenshûkai suivi de 100 poèmes Ninjas » dans le cadre du dernier masse critique. J'en fus très heureuse puisque ce fut mon premier choix dans la liste : la couverture et l'aspect tradition du Japon étant mis en avant, je ne pouvait que m'y arrêter ! 

Et ce ne fut pas une déception, loin de là ! 
Le Bansenshûkai est un recueil qui reprend tout ce qu'il y a à savoir sur les ninjas, le ninjutsu et le code d'honneur de ceux-ci, le nindo. on ne parle pas ici de samuraï, puisqu'on insiste bien pour les différencier, que le samuraï vit et meurt pour l'honneur de son maître, tandis que le ninja a le devoir de suivre ce qui lui semble juste et vivre et mourir pour ça.
Ce livre aborde les 3 premiers cahiers du Bansenshûkai, qui correspondent au code moral du ninja, en abordant les difficiles questions de la vie et de la mort, en passant par les 5 éléments (j'ai remarqué beaucoup de "5 ..." dans ce livre) et par ce qui constitue le ninjutsu. On parle beaucoup des traditions d'époques, avec une explication quant aux origines chinoises.
J'ai par ailleurs trouvé très intéressant que les caractères et mots soient bien expliqués et traduits, car nous ne sommes pas tous bilingue français/japonais, ce qui peut aider. et on peut retrouver plusieurs sens pour chaque caractère (j'ai pu m'amuser à en reconnaitre quelques uns). 

Le Bansenshûkai aborde beaucoup de thèmes relatifs à l'époque tout en passant par une période historique (on parle de plusieurs ères, comme l'ère Sengoku, l'ère Edo, etc.). On retrouve beaucoup de personnalités historiques à travers ce roman (Ieyasu Tokugawa, Oda Nobunaga, Uemura Jenshin, etc.). Toutes ces pensées philosophiques passent par plusieurs courants, comme le confucianisme (Confucius est énormément cité dans l'ouvrage) et le taoïsme (on reprend beaucoup l'Art de la Guerre et d'autres ouvrages de référence chinois). J'ai beaucoup aimé cet aspect assez philosophique en fin de compte et je ne me suis pas ennuyée un seul instant pendant cette lecture ! 
Mon seul regret, c'est qu'il n'y ait pas les autres cahiers ^^ J'aurais bien aimé lire les cahiers qui abordent les techniques ninjas, comme l'infiltration, la stratégie, etc. Mais lire ce qui concerne le ninjutsu et Shôshin (Droiture de l'esprit, "shin" voulant dire le coeur, ici veut dire "esprit") fut très très intéressant.
Un fait intéressant à noter est que c'est la première fois que le Bansenshûkai est édité et traduit en dehors du Japon. Merci au traducteur !


Suite au Bansenshûkai, on trouve un recueil de 100 poèmes ninjas, qu'on suppose de Yoshimori (au moins la plupart). La forme de ces poèmes est en 5-7-5-7-7 (syllabes), ce qui en fait un peu l'ancêtre du Haïkus, qui n'a gardé que 5-7-5. Pour notre grand plaisir, ces poèmes sont d'abord écrits en romaji (la transcription des caractères japonais avec notre alphabet) puis traduit ensuite en français (pour moi qui essaie d'apprendre le japonais, c'est intéressant !). Un poème correspond à une page, ce qui fait des pages très aérées et très agréables à la lecture. Chaque poème retrace un passage de la vie du shinobi, que l'on pourrait aussi bien utiliser que le Bansenshûkai.

Un exemple de poème ninja :

Kakoide ni
Karasu no koe no
Kikoyuru wa
Han naruzo yoki
Chô wa tsutsuhime

Au sortir de la demeure
Cris du corbeau
En nombre impair bon augure
En nombre pair mauvais augure

Un passage du Bansenshûkai que j'ai beaucoup aimé :

"Il en est de même pour le shinobi talentueux : sa sagesse est immense comme le Ciel, et il tire les ficelles dans l'ombre. On ne peut donc l'appréhender. Quand on le croise, il apparaît comme un homme sans intelligence. Son secret est solide comme la Terre et profond comme un gouffre, si bien que notre perspicacité ne le mettra jamais au jour."

2 commentaires:

  1. Ce livre a l'air très intéressant !! J'aimerais bien le lire, juste pour les poèmes ! : )

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    1. J'ai adoré la partie poème, ils sont vraiment beaux et très intéressants ! :D

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